Si le terme de restauration apparaît souvent dans le domaine de l’audiovisuel, il ne repose pas sur une éthique ou une pratique bien établie. Memoriav distingue en principe deux niveaux de restauration : 1) La restauration physique du document original dans le sens d’une reconstitution et, 2) la restauration sonore technique d’un document dans le but d’« améliorer » l’intelligibilité lors de la diffusion ou de la publication (édition).
Avant toute copie, les supports sonores ont souvent besoin d’une restauration physique afin de pouvoir juste être lus et transférés vers une « copie master » numérique. Cela implique par exemple de devoir remplacer les collures défectueuses ou nettoyer les disques de manière appropriée. Il peut aussi arriver que des parties entières du revêtement contenant l’information sur des disques en acétate se soient détachées et qu’il faille les replacer sur le support. Les supports sonores touchés par certains syndromes ne peuvent plus faire l’objet d’une copie et doivent être remis en état. Il convient d’éviter absolument toute modification du signal original lors des opérations de copie qui suivent.
Il n’est pas rare de qualifier aussi de restauration l’amélioration de la qualité sonore de copies numériques. Ainsi, les oscillations de la bande, les bourdonnements, les bruits, les grésillements et les crépitements des supports sonores analogiques ou les dropouts (paquets de données manquants) des copies numériques peuvent aujourd’hui être éliminés ou atténués par un logiciel après le transfert afin de rendre le contenu plus compréhensible ou pour se rapprocher du signal enregistré à l’origine. On pourrait également qualifier de telles interventions de restauration « technique », par opposition à une restauration « créative » (artistique), qui concerne le son proprement dit et sa « couleur ». Cette dernière implique alors également une modification du contenu. Toute forme de restauration ou d’édition requiert de travailler sur une copie non modifiée du master numérique. Le fichier traité ne remplace en aucun cas les copies originales, mais peut tout au plus les compléter. Toutes les interventions techniques (sonores) doivent être documentées dans les métadonnées, car elles constituent une modification de la copie master. (Voir aussi sous-chaptitre Transfert, éthique et principes dans le chapitre Numérisation de documents sonores).
Pour des raisons éthiques et techniques, le transfert d’un document sonore analogique se fait sans restauration, afin de rester au plus proche de l’original grâce à une extraction de signal aussi complète que possible. Les opérations de traitement ne servent en général qu’à valoriser des documents dans un contexte donné et supposent un surcroît de travail considérable. Ces cas dépassent le cadre de la conservation du patrimoine culturel, de sorte que d’autres principes entrent en jeu. Les copies restaurées numériquement doivent être enregistrées dans la base de données en tant que documents distincts.
Dernières modifications: juillet 2021