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2.4 Les collections de vidéos

2.4 Les collections de vidéos

Le cas particulier des collections de vidéos d’art

Dans le domaine des arts visuels se trouvent des fonds relativement modestes, mais dont la composition est très hétérogène. Au total, près de 9000 titres sont répertoriés dans 60 collections suisses. Un mandat de transfert global ou même un transfert de masse, indispensable pour certains fonds d’archives, ne respecte absolument pas leur caractère. Dans chaque cas, nous avons affaire à une œuvre dont non seulement l’intégrité doit être protégée, mais aussi la manifestation, même si celle-ci n’a pas été explicitement fixée parce que la question ne s’était pas encore posée à l’époque de la création de l’œuvre.

Le transfert d’une collection d’art vidéo doit être accompagné sur les plans juridique et muséologique. En effet, dans certains contrats de vente anciens figure parfois une clause « life of the tape » interdisant toute copie. D’autre part, on trouve parfois dans les fonds des copies d’archives à côté de copies d’exposition réalisées souvent ultérieurement, et dont il faut comparer la qualité de lecture actuelle. De plus, des œuvres de portée et de provenance internationales, qui sont également disponibles dans de nombreuses collections étrangères, côtoient des œuvres suisses dont la diffusion ne dépasse souvent pas les frontières nationales.

Étant donné leur statut de reproduction, les bandes vidéo artistiques sont, et ce malgré toutes leurs différences techniques, assimilables aux gravures d’origine nationale ou étrangère, également collectionnées et exposées en plusieurs, voire en de nombreux exemplaires. Cependant, il n’est pas rare qu’une bande n’existe plus qu’en une ou deux copies nécessitant en outre une restauration.

En conséquence, et en vertu du principe de « conservation et accès », notre pays a un devoir de conservation, également pour les bandes d’origine internationale. À long terme, il n’est pas du tout garanti de retrouver ces œuvres sur le marché de l’art à cause du renouvellement des générations déjà en cours dans les milieux artistiques aussi bien que dans le commerce de l’art vidéo. Si la clause « life of the tape » limitait jusqu’à présent la marge de manœuvre, le facteur « life of the artist » commencera à inverser radicalement cette perspective dans la prochaine décennie. Aucun usage contraignant ne définit qui de l’artiste, de la galerie ou du musée est responsable de la conservation du master.

Les normes techniques de restauration, de conservation et d’étude de l’art qui fixent de manière contraignante les questions auxquelles il est urgent de répondre, à savoir le choix du format (compression avec perte !), le traitement éventuellement nécessaire et la documentation accompagnant ces mesures, ne sont guère établies, même sur le plan international. C’est notamment pour cette raison qu’il faut pour l’instant en principe continuer de stocker toutes les bandes conformément aux exigences archivistiques, même si l’on pense qu’elles ont été transférées avec succès. En effet, le savoir-faire en matière de restauration, mais aussi les formats vidéo (HDTV !) étant en constante évolution, le retour aux sources les plus anciennes doit rester possible.

Dernières modifications: février 2022


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