La première partie de l’exposition s’intéresse à l’évolution des principaux points de vente de notre histoire, qui n’ont cessé de se diversifier à partir du milieu du XIXe siècle au gré des mutations économiques et sociales, de l’industrialisation à l’avènement du numérique. Au fil du temps, les boutiques, les grands distributeurs, les grands magasins, les centres commerciaux et les magasins en ligne sont venus compléter la famille des marchés, colporteurs et autres commerces ambulants. Des photographies et des œuvres graphiques illustrent leurs spécificités respectives ainsi que les aspects historiques du commerce de détail, comme le lancement du libre-service, la présentation des produits en vitrine, la publicité ou le shopping devenu un passe-temps.
Un kiosque installé dans la Viale Francesco Balli à Locarno au début du XXe siècle constitue l’un des clous de l’exposition. Longtemps utilisé comme un kiosque classique vendant des journaux, des friandises et des cigarettes, il a élargi son offre à partir de la fin des années 1990 pour proposer des activités en plein air et des ordinateurs avec un accès à Internet. Avec les années, l’apparence du kiosque s’est transformée autant que son assortiment. Les couches de peinture successives ainsi que des affiches et autocollants publicitaires de toutes sortes ont fini par lui donner un look inimitable. Minutieusement restauré pour l’exposition, ce kiosque constitue un témoin clé de l’évolution de notre culture de consommation et de notre quotidien.
Qui dit achat, dit consommation. C’est pourquoi la deuxième partie de l’exposition est consacrée à des moments de consommation immortalisés et sublimés sous forme de photographies ou d’œuvres graphiques. Manger, boire, conduire une voiture, voyager, regarder la télévision ou suivre les modes sont autant de situations qui reflètent non seulement des besoins élémentaires, mais aussi des tendances sociétales assorties d’une quête du bien-être, du statut social ou de l’identité.
Une projection des diapositives de vacances du couple Yvonne et Jakob Hohl-Galbiati sert ici d’exemple pour illustrer la prospérité croissante à partir de 1950. Respectivement guide de voyages et inspecteur des assurances, les époux avaient les moyens dans les années 1960, comme nombre d’autres Suissesses et Suisses, de se rendre régulièrement à l’étranger, notamment grâce aux congés payés et à une offre de vols de plus en plus fournie à des prix abordables. Les photographies montrent le couple en croisière, en excursion touristique ou en train de bronzer au bord de la mer. Des soirées diapos étaient alors organisées en famille ou entre amis pour partager ces souvenirs en images, ce qui témoigne à la fois d’une volonté de divertissement et de détente et d’un désir croissant de voyager.
Puisant dans les fonds de la collection du Musée national suisse, l’exposition offre un panorama de l’évolution et de l’importance économique, culturelle et sociale des habitudes de consommation à travers un grand nombre de photos, objets et histoires du passé. VERS L’EXPO