Photographies, audios, films ou vidéos: les caves et greniers en regorgent; ces documents sont le patrimoine audiovisuel de la Suisse.
Une vaste campagne nationale de recensement de ce patrimoine, menée par l’association pour la sauvegarde de la mémoire audiovisuelle suisse Memoriav, a donné ses premiers résultats à Fribourg. De véritables trésors enfouis sont parfois remis en valeur, à l’instar d’une chanson du compositeur fribourgeois Pierre Kaelin, interprétée par le choeur de La chanson de Fribourg en 1978.
Parfois en mauvais état, souvent oubliés, ce sont des témoins de l’Histoire sur lesquels l’Office fédéral de la culture veut mettre la main, pour ensuite numériser certains éléments.
Rien qu’à Fribourg, pour tenter de déterminer l’ampleur des archives, plus d’un millier de questionnaires ont été envoyés dans tout le canton, à des entreprises, des festivals, des communautés religieuses ou des héritiers. Les découvertes se font parfois dans les lieux les plus insolites.
Quizz radio de 2004 avec Alain Berset
« La découverte la plus surprenante a été faite dans une grange proche du lac de la Gruyère. Un boulanger de Corbières a accumulé durant toute sa vie des 45 tours, des cassettes, des disques, des photos, des cartes postales… Il avait un peu le syndrome de Diogène », explique Consuelo Salvadori, responsable du projet fribourgeois. « Ses héritiers ne voulaient pas garder tous ces biens audiovisuels. La Bibliothèque cantonale universitaire de Fribourg a dès lors proposé d’acquérir le fonds pour le traiter et voir s’il y a des choses qui peuvent intéresser nos collections. »
Et des perles d’archive peuvent parfois ressurgir, comme par exemple ce quizz de Radio Fribourg en 2004 auquel participait un certain Alain Berset, alors conseiller aux Etats fribourgeois.
Le matériel trouvé sera listé, dans un premier temps. Tout ne pourra pas être conservé.
Carte interactive
« C’est un patrimoine qui reflète la vie d’une société. Il faut donc bien choisir pour avoir un reflet de nombreux aspects de la vie d’un canton », indique Cécile Vilas, directrice de Memoriav, l’association qui décidera en dernier recours de ce qui survivra.
A terme, certains documents pourront être répertoriées sur une carte interactive qui servira d’immense base de recherche. Le recensement prendra fin dans trois mois.
Muriel Ballaman/kkub