GENEVE
Table ronde Archives sonores
Archives contestataires

Quels usages des archives sonores pour l’écriture de l’histoire des mouvements sociaux ? Autour de la numérisation des archives sonores de Radio pleine lune – radio de femmes. Table ronde organisée par les Archives contestataires, à l’occasion de la Journée mondiale du patrimoine audiovisuel, le 27 octobre 2021 à 19h.

La rupture qui s’opère autour de 1968 avec l’émergence de nouveaux mouvements sociaux inclut des changements dans les moyens matériels mis en œuvre par ces mouvements. Les techniques d’impression nouvelles, par exemple, mettent à la portée de tous les groupes, quelle que soit leur taille et leur degré d’organisation, la production et la diffusion d’affiches et de tracts. En ce qui concerne la radio, l’ouverture que connaît l’Italie à la diffusion hors du monopole légal des fréquences (décisions de la Cour de cassation de 1974 et 1976) entraîne la production d’émetteurs à des prix abordables pour des groupes militants.

Un peu partout en Europe, surgissent alors des stations de radio liées à des mouvements sociaux. Elles constituent, nous semble-t-il, une région à part entière, à côté des stations essentiellement dédiées à la musique, dans le continent des radios pirates/libres.

En Suisse, les fonds Dieter Menyhart ou encore de Radioschule klipp+klang conservés par les Archives sociales suisses ou les archives de Radio Acidule (Archives municipales de Lausanne) témoignent de cette effervescence radiophonique. Les Archives contestataires se sont engagées cette année dans un programme de numérisation des archives sonores de Radio pleine lune, émission féministe diffusée sur les ondes de Radio Zones, radio libre émettant à destination de Genève depuis le Pays de Gex.

Il nous a semblé judicieux, à l’occasion de la Journée mondiale du patrimoine audiovisuel, de poser la question des usages historiographiques de ces matériaux sonores. Une approche consiste, bien entendu, à restituer l’histoire de cette forme de diffusion, des groupes qui s’en sont chargé et de leur évolution à travers le temps (vers des formes commerciales ou non, etc.)

Nous voudrions, au cours de cette soirée, poser la question de l’intégration de ces archives sonores à l’histoire des mouvements sociaux, en tant que sources, au même titre que les sources classiques : journaux, tracts et procès-verbaux de réunion. Quels sont les enjeux propres aux sources sonores ? Y-a-t-il des réticences de la part des historiennes et des historiens vis-à-vis de cette forme non écrite ? Quelles formes de description de ces archives peuvent-elles permettre un accès facilité à ce matériau à l’heure de la recherche plein texte dans les archives numériques des journaux ? Nous voudrions également profiter de cette soirée pour nous demander dans quelles directions devrait s’orienter la collecte d’archives des radios libres/pirates en Suisse romande.

La numérisation des archives sonores de Radio pleine lune est soutenue par : Memoriav, la Fondation Leenards et la Loterie Romande