Exposition: Sigurd Leeder: Sur les traces de la danse

Danseur, professeur, chorégraphe, fondateur d’une école de danse d’importance majeure en Suisse, Sigurd Leeder a exercé une forte influence sur de nombreux danseurs dans toute l’Europe. La première exposition consacrée à cet artiste hors-norme est présentée à la Fondation SAPA, Archives suisses des arts de la scène (anciennement Collection suisse de la danse) à Lausanne. Une sélection des objets de l’exposition produite par le Museum für Gestaltung de Zurich en 2017 est visible dans l’Espace Béjart des locaux lausannois de SAPA. Cet événement est le premier d’une série d’expositions semi-permanentes mettant en lumière les fonds d’archives de SAPA.

La danse est un art éphémère. Et pourtant, elle laisse des traces qui restent longtemps. En tant que danseur, professeur et chorégraphe international, Sigurd Leeder (1902-1981) a laissé derrière lui nombre de ces traces. Le Museum für Gestaltung de Zurich a produit en 2017, en collaboration avec la Fondation SAPA, une grande exposition sur la vitalité de l’œuvre de Leeder, depuis la danse expressionniste des années 1920 jusqu’à la présence encore bien vivante de son héritage chorégraphique au 21e siècle.

À Lausanne, l’accent sera mis sur deux thèmes : celui de la pédagogie documente la méthode Jooss-Leeder dans le contexte de l’histoire de la danse; celui de la Danse macabre met en lumière cette œuvre chorégraphique, élaborée par Leeder pendant qu’il enseignait, sous les divers aspects de sa genèse, de sa conservation et de son influence.

Intuition et théorie dans la pédagogie

Sigurd Leeder étudia d’abord le graphisme à l’école des arts appliqués de Hambourg avant de s’orienter sur la voie de la danse en autodidacte. Kurt Jooss l’initia aux idées de Rudolf von Laban, dont les livres façonnèrent largement la compréhension de soi de tous les danseurs expressionnistes à partir des années 1920. Inspirés par ses

théories sur le corps dans l’espace (choréutique) et sur la théorie dynamique de l’expression (eukinétique), Jooss et Leeder développèrent une nouvelle méthode de formation en danse au cours de leur longue collaboration à l’Ecole Folkwang à Essen et, à partir de 1934, en Angleterre. Leeder devint un pédagogue passionné et développa une méthode d’enseignement sophistiquée. Il guidait ses élèves grâce à des représentations mentales spontanées et imagées et éveillait leur propre créativité. En 1947, il créa la Sigurd Leeder School of Dance à Londres. Puis, dès 1964, il commença à transmettre les fruits de son immense expérience à Herisau. Parmi les premiers élèves de Leeder, on trouve Hans Züllig, soliste renommé, puis professeur, et longtemps responsable des cours au Thanztheater Wuppertal de Pina Bausch.

Danse macabre

Ce travail central de pionnier de la danse a été créé par Leeder en 1935 durant son exil à Dartington Hall. Des photographies de répétition, des films, des costumes et un ensemble complet de partitions de danse rendent intelligible la complémentarité entre chorégraphie, pédagogie, interprétation et transcription. Le travail constant de notation de danse ainsi documenté est unique et particulièrement impressionnant. À partir de 1928, Leeder fut impliqué avec Jooss dans l’établissement et le développement de la notation de danse qui sera dénommée sur leur initiative « kinétographie Laban » ou
« notation Laban ». Cette notation restera toujours une part importante de sa pédagogie.

Cette exposition présente toute une panoplie de documents historiques comptant parmi les trésors conservés par SAPA et mis en regard d’une vidéo actuelle: une reconstruction de Danse macabre par la chorégraphe française Anne Collod en 2013, ou plutôt une nouvelle étude d’après la notation publiée par Leeder.

Publication :

Sigurd Leeder

Schweizer Tanzarchiv / Collection suisse de la danse (Hg.) D/F, CHF 15 (en vente sur place)

Renseignements :

SAPA, Archives suisses des arts de la scène
4, av. Villamont, 1005 Lausanne, +41 (0)21 323 77 48 www.sapa.swiss
info@collectiondeladanse.ch