Scientifique motivé par le progrès technique, Gustave Eiffel s’est intéressé au début des années 1880 à la photographie, alors en plein essor, et largement considérée comme une pratique scientifique. Il en a tiré parti pour sa communication privée et professionnelle, ses expérimentations, ses voyages et, surtout, sa vie de famille. Bon praticien, au bénéfice d’une formation de chimiste acquise à l’école centrale de Paris, il préparait lui-même ses plaques, tirait ses images en chambre noire, consignait les indications techniques de ses prises de vue et testait les nouveautés de son époque. Il appartenait à un club de photographes amateurs en France et avait pris des parts dans une société photographique de Léon Gaumont.
Outre les autochromes, l’exposition présente des images noir et blanc du Léman, de la Fête des Vignerons, du yacht à vapeur de Gustave Eiffel, ancré dans le port de sa maison veveysanne, et d’autres sujets documentés avec un grand sens de la narration. Gustave Eiffel figure lui-même sur plusieurs des photographies. À l’évidence, au sein de la grande famille, les appareils passaient de main en main sur les indications du pater familias. Cette pratique rend difficile l’attribution certaine des images, dont beaucoup porte dès lors le crédit « anonyme » ou « entourage de Gustave Eiffel ».
En parallèle à l’exposition, le Musée historique de Vevey livre le résultat de ses recherches sur la « Villa Claire », la maison de Gustave Eiffel à Vevey.