Reiss a mis sa maîtrise de la chimie et de la photographie au service de sa science, développant des techniques de prises de vues qui sont encore utilisées aujourd’hui. Cette exposition détaille ses méthodes photographiques appliquées aux scènes du crime, aux faux billets de banque, aux armes des meurtriers, aux outils des cambrioleurs, aux tatouages ou aux empreintes digitales.
Fondateur à l’Université de Lausanne de la première école de police scientifique au monde, Rodolophe Archibald Reiss (1875-1929) était un criminaliste de réputation internationale. Il a mis sa maîtrise de la photographie au service de sa science, mettant au point des techniques de prises de vues qui sont encore utilisées aujourd’hui.
L’exposition détaille ses méthodes photographiques appliquées aux scènes du crime, aux faux billets de banque, aux armes des meurtriers, aux outils des cambrioleurs, aux tatouages ou aux empreintes digitales. Une comparaison est faite avec les instruments utilisés il y a un siècle et ceux employés aujourd’hui en science forensique. L’exposition est réalisée en collaboration avec l’École des sciences criminelles de l’UNIL.
En 2016, l’École des sciences criminelles de l’Université de Lausanne sollicite le Service des ressources informationnelles et archives (UNIRIS) afin d’assurer la préservation du fonds photographique de l’ancien Institut de police scientifique et de criminologie (IPSC) qui comporte près de 30’000 phototypes, dont deux tiers de plaques de verre, des registres d’expertise, un registre de prises de vue et une volumineuse cartothèque.
Le fonds IPSC s’étend de 1898 à 1963 avec les débuts de Rodolphe Archibald Reiss (1875–1929) comme chef des travaux photographiques de l’Université de Lausanne, puis la création du premier institut de police scientifique hébergé en milieu académique au monde en 1909. Il couvre la période d’activité de ses deux premiers directeurs, les professeurs Reiss et Bischoff.
Constitué en grande partie de photographies de scènes de crimes et d’expertises judiciaires, l’intérêt du fonds dépasse toutefois le cadre de la criminalistique par son volume et sa singularité, les qualités artistiques du photographe R.-A. Reiss et sa place dans l’histoire des techniques et des institutions photographiques. Les préoccupations de Reiss l’amenant à s’intéresser à des sujets dédaignés par la profession comme les intérieurs modestes, les espaces professionnels, les tatouages et l’enfance, le fonds témoigne ainsi de la vie quotidienne autours de 1900, en particulier dans les milieux populaires. Par ailleurs, Reiss a eu une activité internationale, en Serbie notamment pendant la Première guerre mondiale, et à Marseille, où il s’est intéressé aux quartiers défavorisés.
Les buts principaux de ce projet étaient la préservation, la numérisation et la mise en valeur d’une sélection d’env. 14’000 phototypes, en grande majorité des négatifs sur verre, relatifs à l’activité de Rodolph Archibald Reiss au sein de l’Institut de police scientifique de l’Université de Lausanne, dont il obtint la création en 1909, et à l’activité de son successeur, Marc Bischoff, sur une période allant de 1898 au décès de Reiss en 1929. Le corpus traité s’étend à la collection de plaques photographiques de la Sûreté vaudoise des années 1920 à 1924 et aux phototypes de Reiss se trouvant dans les fonds de la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne (BCUL), des Archives cantonales vaudoises (ACV) et du Musée de l’Elysée.
Une collaboration du Musée suisse de l’appareil photographique et de l’UNIL
L’exposition tire son origine de la volonté de l’UNIL de rendre accessible son patrimoine institutionnel. Au terme de plusieurs années de travail, menée par le service des ressources informationnelles et archives de l’UNIL (UNIRIS), le fonds photographique de Rodolphe Archibald Reiss a été entièrement inventorié et numérisé. Il est désormais intégré au portail des collections numériques de l’UNIL, offrant un accès libre à un patrimoine unique.
Un large programme de médiation scientifique
Plusieurs activités de médiation destinées tant aux adultes qu’aux enfants et familles et aux scolaires sont proposées en partenariat avec L’éprouvette, le Laboratoire Sciences et Société de l’UNIL. Un riche programme est à découvrir tout au long de la durée de l’exposition, dont des ateliers interactifs et des rencontres avec des expert·e·s en sciences criminelles.
Le 8 février, partez ainsi à la découverte de l’intelligence technique déployée par Reiss pour faciliter la résolution d’enquêtes criminelles en compagnie du professeur Christophe Champod, directeur de l’École des sciences criminelles de l’UNIL et expert reconnu dans différents domaines des sciences forensiques, comme les empreintes digitales et de chaussures.
Pour en savoir plus sur l’exposition et le programme de toutes les activités de médiation, rendez-vous sur le site de l’UNIL
Pour en apprendre d’avantage sur les recherches menées par Christophe, découvrez l’épisode de Décrypté qui lui était consacré !