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1897-1900. Le cinématographe en trois volets…
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Un long métrage documentaire, une exposition, un programme de festival, une tournée feront bientôt et durablement découvrir des images jamais vues jusqu’ici. Ces manifestation mettront en vedette un personnage singulier, auquel on doit l’introduction du cinéma en Suisse : François-Henri Lavanchy-Clarke (1848-1922), d’abord concessionnaire du Cinématographe Lumière pour notre territoire, puis producteur et itinérant à son propre compte, c’est-à-dire au service du savon Sunlight, dont il était d’abord l’importateur.

Cet effort repose sur un enrichissement inouï de notre patrimoine cinématographique antérieur à 1900, soit la restauration et le transfert digital de l’ensemble des bobines constituant le fonds Lavanchy-Clarke qui sont attribuables à son activité propre. Déposé aux Archives françaises du film du CNC en 1979 par le fils et le petit-fils de l’entrepreneur vaudois, ce versement est devenu donation en novembre 2018. Le changement de statut a permis à l’institution, renommée entretemps Direction du patrimoine cinématographique du CNC, d’en entreprendre la sauvegarde active en 2020-2021.

D’un coup, le patrimoine cinématographique suisse matériellement conservé et accessible s’est enrichi d’une quarantaine de « vues », alors que l’on comptait à peine, comme vestiges de la période initiale, une vingtaine de ces films d’une durée de quelque soixante secondes – sans trop d’espoir d’accroissement en raison du taux de perte extrêmement élevé marquant les années 1896-1920.

Ces propos font annonce, mais ils introduisent aussi un souhait et une étude. La redécouverte de Lavanchy-Clarke devrait non seulement susciter un intérêt du public pour les images cinématographiques les plus anciennes montrées et tournées en Suisse, mais stimuler dans la foulée la recherche historique[1].

La réalisation de ce double vœu dépendra des efforts qui seront mis à la présentation spectaculaire de ces images, mais aussi à la démonstration de l’intérêt que représente cette période pour notre histoire du cinéma.

C’est à cela que devrait servir modestement la présente étude. Elle est faite de trois volets.

Le premier présente certaines éléments de la recherche liés à la période 1896-1900.

Le second apporte une réponse à une interrogation très focalisée: quand la Fête des narcisses, créée en 1897 dans ce lieu de villégiature renommé qu’était Montreux, devint-elle un objet filmable et faut-il compter Lavanchy-Clarke parmi ses cinématographistes ?

Notes

[1] Après les premières études publiées dans les années 1990, cette redécouverte s’appuie sur un travail d’identification mené à l’Université de Bâle sous la direction de Hansmartin Siegrist, selon une méthode de reconnaissance digitale innovatrice dans ce domaine (le résultat le plus étonnant, en 2018, en fut le repérage du peintre Ferdinand Hodler et de ses amis dans une vue prise le 16 mai 1896 au Village suisse de l’Exposition nationale de Genève). Ce travail fut suivi en 2019 par la publication du livre de Hansmartin Siegrist, Auf der Brücke zur Moderne. Basels erster Film als Panorama der Belle Epoque. Historien et cinéaste, son auteur met aujourd’hui la dernière main à un long métrage documentaire intitulé Lichtspieler – wie Lavanchy Clarke die Schweiz ins Kino brachte. Le livre et le film insèrent Lavanchy-Clarke dans un canevas qui englobe la multiplicité de ses domaines d’intervention et en donnent la rationalité.

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