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A LA RECHERCHE DE «VISAGES DE BRONZE» (1)
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A LA RECHERCHE DE « VISAGES DE BRONZE » (1)

Saviez-vous que le deuxième long métrage que la Confédération envoya officiellement à Cannes, après La dernière chance de L. Lindtberg en 1946, ce fut un documentaire réalisé en 35 mm, cinémascope et couleur, par trois jeunes cinéastes entre 24 et 29 ans et qu’il portait comme titre Visages de bronze ?

Saviez-vous qu’à cette onzième édition du prestigieux festival, en mai 1958, il valut un prix à la Suisse et que ce fut aussi un livre et un disque ?

Entre Yopi : Chez les Indiens du Brésil du Bâlois Felix Speiser (CH 1924) et Fraternelle Amazonie du Genevois Paul Lambert (F 1965)[1], c’est auprès de diverses communautés indiennes, des Andes à la forêt équatoriale, en Bolivie et en Equateur, que le Suisse Philippe Luzuy et les Français Bernard Taisant et Pierre Allard avaient été filmer en 1956-57.

Nous l’ignorions et aucune filmographie ne répertorie de ce long métrage documentaire.

Que pouvait bien être ce Visages de bronze, financé par le seul Philippe Luzuy, que la critique romande d’alors associait à Nomades du soleil  d’Henri Brandt (CH 1955) et dont elle mettait la fragile existence productionnelle en relation avec les perspectives d’aide au cinéma que laissait entrevoir le projet de loi fédérale qui allait être votée le 6 juillet 1958 ?

Notre recherche commença par cette simple question.

La réponse fait aujourd’hui l’objet d’une série dans la rubrique “Chronique“ de Cinéma : lhistoire pour mémoire.

Le premier volet est fait d’une édition critique d’articles publiés en 1958 et d’un extrait de l’ouvrage de Pierre Leprohon, Les Chasseurs dimages (1960). Ce corpus de  sept textes établit la valeur du film telle qu’elle fut mesurée à l’occasion de sa présence dans le concours cannois par la critique française, de Simone Dubreuilh à André Bazin en passant par Guy Allombert. Il l’insère dans un débat sur la nature de l’image documentaire et sur la définition de son authenticité à un moment particulier de l’histoire du genre.

Ces critiques n’eurent pas à reparler de Visages de bronze, comme c’est la règle au moment où les films sortent en salle après le festival, car celui-là ne fut jamais distribué en France, un sort qui rend d’autant plus précieux ce qu’en dit Leprohon en 1960.

Roland Cosandey, mars 2022

Voir aussi: A la recherche de «Visages de bronze» (hors série). Eloge de l’inventaire de Roland Cosandey, février 2023

Notes

[1] Pour le premier, on ira à Roland Cosandey, «Un film palimpseste : Yopi : Chez les Indiens du Brésil (Felix Speiser (1924 / 1945 / 1994)», in Société suisse des Américanistes / Schweizerische Amerikanisten-Gesellschaft.Bulletin (Genève), n° 66-67, 2002-2003, pp. 199-213, 9 ill.
En ligne : https://www.sag-ssa.ch/bssa/pdf/bssa66-67_24.pdf.

Pour le second, on lira l’ouvrage homonyme du cinéaste, Paul Lambert, Fraternelle Amazonie (Laffont, Paris, 1964;  2ème éd., Slatkine, Genève,1994).

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