En recourant au cinéma, les musées ne se facilitent pas la tâche.
Certes, l’image animée recèle une attractivité particulière, largement fondée sur l’idée de la véracité documentaire, ce dont témoigne l’un des accrochage les plus fréquents, qui est fait de documents filmiques dit d’archives.
Mais comme ce sont le plus souvent des objets qui ne relèvent pas du domaine de compétence des commissaires d’exposition, ceux-ci sont naturellement placés dans un rapport de dépendance envers les institutions spécialisées qui leur fournissent des versions digitalisées d’éléments de leur collection et avec elles les informations qu’elles ont établies.
Dans le domaine du cinéma, force est de constater, que ces dernières, trop souvent, ne correspondent pas, mutatis mudantis, aux métadonnées qui accompagnent, en bonne méthode, une poterie marseillaise déterrée à Augusta Raurica, une chronophotographie de Marey, un bronze d’August Gaul ou un manuscrit d’Iris von Roten.
Ces questions d’identification, de catalogage, de transmission forment une partie des observations développées dans Le cinéma aux cimaises.
Par ailleurs, l’accrochage muséal d’éléments filmiques est aussi l’occasion de découvertes. L’autre aspect de cette contribution tient ainsi à une forme d’appropriation suscitée par quelques-unes de ces surprises stimulantes.
Et les considérations qu’entraîne ce détournement, par lequel nous cherchons à savoir ce que nous avons vu, ne sont pas vraiment étrangères aux premières questions.